La Kabylie est une région montagneuse qui est localisée à l'est d'Alger, en Algérie, qui n'a pas de légitimité administrative, mais a une existence historique par le biais de son peuple qui s'est toujours opposé aux tentatives de colonisation.
jeudi 31 décembre 2015
La chanson kabyle
La
chanson d'expression kabyle a été, dans la majorité des situations, utilisée
par l'immense majorité des pratiquants comme le vecteur de communication,
identification et d'affirmation privilégiée.) nonobstant le grand intérêt donné
à la thématique, en l'occurrence la recherche musicale n'a pas été lésé car
beaucoup de morceaux musicaux sont puisés du terroir et, bien sûr, améliorés.
Nous
essayerons de suivre le cheminement, de la revendication d'identité, à
traversla chanson kabyle, depuis la les
années 40à ce jour, et de relever,
ainsi quelques aspects nous paraissant positifs ou négatifs, relativement au
rôle de la chanson, dans la revendication de l'identité, en tant que véhicule
et moyen d'expression.Nous avons
procédé en découpant ce laps de temps en périodes, à chaque période on associe
certains chanteurs qui l'ont marquée, en s'appuyant sur des textes de leur
chants, toutefois à la dernière période on s'attardera plus, dans l'évolution
du discours de la chanson revendicative, du chanteurfeu Matoub Lounès et Ferhat Mhenni, qui
constituent, à notre avis, un corpus assez large dans ce domaine.
CHANSON KABYLE DU VILLAGE A L’UNIVERSALITÉ
La
chanson d'expression kabyle a été, dans la majorité des situations, utilisées
par la grosse partie des pratiquants comme le vecteur de (communication,
identification et d'affirmation privilégiée) nonobstant le grand intérêt donné
à la thématique, en l'occurrence la recherche musicale n'a pas été lésé car
beaucoup de morceaux musicaux sont puisés du terroir et, bien sûr, améliorés.
Citons à titre d'exemple la chanson "Kker a mmi-s umaziγ" qui a été reprise par le groupe
Djurdjura. Ceci n'a pas manqué d'attirer vers elle l'intérêt des spécialistes
en recherche musicale, tel Benbrahim, Mechri, dans leur exposé sur le chant
nationaliste d'expression kabyle; dans lequel ils citent:" A partir de
1948, on note cependant les soucis des auteurs, de donner à leurs chants un
cachet populaire, aussi bien sur le plan musical que littéraire."
Dans le
déferlement de la vague de chanteurs qui ont émergé, nous constatons que la
majorité s'est penchée sur l'interprétation au plan musical d'airs modernes
(influence de la musique moderne de l'espace-temps vécu): soit à ses débuts
avec l'exemple le plus marquant, l'interprétation de la chanson "Ich hatte
ein Kamaraden", chant de guerre allemand qui a vu sa traduction en kabyle
par Ali Laimèche, au temps de guerre d'Algérie, sans toutefois subir aucun
changement musical ou thématique. A notre époque contemporaine, il y'a la
traduction de la chanson "Le déserteur" de Boris Vian. A cela
s'ajoute l'intégration aisée des mélodies berbère, ancienne en général. nous
citerons comme élément exemplaire "Loundja", ancien conte appuyé
d'une ariette, arrangement du feu Meksa, "Baba inou va" de Idir, ou
l'interprétation par Brahim Izri, de la chanson "Idher-d waggur"
(chanson de feu Slimane Azem), du groupe Ideflawen qui à chaque production il
reprend un ancien air de la chanteuse Hanifa. Nous citerons aussi bien les mélodies
créées récemment, qui ont trouvé une facilité remarquable et très importante à
s'imposer dans le domaineartistique.
Tandis que sur
les autres rives, nous retrouvons ceux qui ont réussi, plus au moins, en
mariant le traditionnel et le moderne, dans le style (classique / moderne) -
d'ailleurs c'est un genre purement nouveau dans la chanson amazighe -, et les
variantes ou les autres persistent, qui pour certains le style c'est le
dominant, en portant des modification légères dans l'interprétation de certains
anciennes ariettes, et ceci autant sur le plan musical que textes, comme c'est
le cas de certains disciples qui ont su tenir les rênes, en puisant leur sujet
musical ou thématique ou les deux à la fois des fins fonds du terroir, tel
Matoub dans "A yemma εzizen".
Il est évident
qu'un article aussi succinct ne peut, en conséquence échapper à la négligence
de certains travaux de nos artistes-chanteurs. Et de surplus, nous avons essayé
au maximum de nous attacher à une idée précise, celle traitant l’œuvre dont les
préoccupation contemporaines sont abordées. En conséquence, nous signalons que
les oeuvres des artistes non cités ne sont, le moins du monde négligeables.
Donc, dans cet
humble article, nous essayerons de suivre le cheminement de la chanson kabyle
et de relever, ainsi quelques aspects nous paraissant positifs ou négatifs,
relativement au rôle de la chanson, en tant que véhicule et moyen d'expression
dans le pérennisation d'une culture au sens large s'entend (anthropologique).
Dans l'immense
majorité des manifestations culturelle kabyle, l'oralité prime souvent, de cela
est né la place intrinsèque que la chanson possède dans la société kabyle.
La chanson
étant un moyen de "lutte et d'espoir" le plus souvent accessible pour
la sensibilisation. Elle devrait logiquement, joindre l'utile de la lutte à
l'agréable de la beauté artistique. En cette circonstance où la chanson, dans
la plupart du temps, ne traduit nullement la réalité vécue, ces états d'âme,
ces aspirations et ces souhaits, même quand on décrit la nature toute nue, la
médiocrité ne doit pas élire asile car, la chanson n'est pas une pratique qui
concerne uniquement le praticien, elle concerne aussi tout ceux qui la vivent
en parallèle (auditoire). S'il y'a insistance dans cet itinéraire toute la besogne
est vouée à l'échec.
Il y'a, dans
certains chansons kabyles ou la domination de la poésie est patente, elle
s'octroie une place de choix par rapport à la musique. Quoi que la musique, à
ces débuts s'imposait comme une nécessité pour accompagner le texte et,
permettre ainsi une vulgarisation plus ample des idées véhiculées par le poème.
Qui, partant de poésie chantée, nous retrouvons souvent dans la composition de
la majeure partie des oeuvres des paroliers, la persistance du style mohendien
(1-1-2). Néanmoins, il existe des rénovations.
Cette
prépondérance de la poésie chantée sur la musique qui a vecu un retard dans le
développement, est due aussi en partie, au fait que la recherche dans la
chanson kabyle ne soit penchée, non sur le coté musicologique, mais elle a
ciblé le côté étymologique, néologique et contextuel.
Dès la
décennie 1975/1985, l’écho de la chanson moderne d'expression amazighe se fit
entendre. Son champ d'écoute a atteint une vaste latitude. Et, les jeunes
découvertes en poésie trouvèrent là, un instrument d'expression le plus rapide
aisé en conséquence. Ainsi, la paroleet
la musique se retrouvèrent de plus en plus, pour faire chemin ensemble.
Ce qui nous
laisse dire que chez certains artistes la musique n'est pas considérée au
second rang, mais elle est une nécessité.
Sans tout
autant ignore chez une poignée d'artiste chanteurs, la musique n'est pas chez
eux, le moindre souci et ainsi ils ont réussi à attester illustrant cette
couleur.
Cet effort
fourni par une élite de la chanson, n'est resté vain. La chanson a pris le
chemin d'outre-mer (émigration aidant) et sans trop tarder, gagna l'université
où l'air s'y est imposé, assisté de la parole drainant des sujets traitant de
l'homme et de la vie, de l'humanité en somme, ici et ailleurs.
Du côté
sociologique, comme tout autre mode d'expression artistique, ses différentes
appartenances sociales, suivant qu'elle soit chanson populaire, chanson d'élite
destinée à des ages différents à des couches sociales distinctes.
Et nous croyons que c'est à toute élite artistique
en général, de ressusciter nos anciennes valeurs sous un visage contemporain
accessible. Car, c'est par le biais de cette élite que l'image du peuple est
représentée, et en qui, le peuple croit.
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